Je suis née à Saint Louis dans le Missouri le 23 mai 1967. J’ai eu une enfance plutôt joyeuse, je ne pouvais pas me plaindre la dessus, j’ai eu une relation très fusionnelle avec mes parents, ce que tous les enfants ne peuvent malheureusement pas avoir pour plusieurs raisons, favoritisme, enfant non désiré, ce genre de chose joue beaucoup et je trouve cela vraiment dommage. Lorsque j’avais trois ans, j’ai eu une sœur et un frère, que j’ai tout de suite adorés. Nous avons toujours été très proches tous les trois et lorsque nous avons grandi je faisais tout pour les protéger, je ne voulais pas qu’il leur arrive quoi que ce soit. Nous avons pris des chemins très différents mais nous ne nous sommes jamais éloignés, heureusement. Enfin, cela est vrai uniquement avec mon frère. Je ne sais pas trop pourquoi mais durant son adolescence, ma sœur a beaucoup changé, est devenue agressive et je n’ai rien sû faire pour l’aider et malheureusement on s’est éloignées toutes les deux, aujourd’hui je n’ai des nouvelles d’elle que par mon frère qui lui est resté très proche de sa sœur jumelle. Ce n’est pas suffisant à mon gout mais je fais avec, au moins je sais qu’elle va bien et cela me rassure un peu.

La nouvelle vient de tomber, l’avion que mon mari pilotait s’est crashé et il n’y a aucun survivant. Je ne veux pas y croire, j’espère de tout mon cœur qu’il y a erreur et qu’il y a des survivants, mais je dois me faire une raison, il y a bel et bien aucun survivant à mon plus grand désespoir. Je suis anéantie par cette nouvelle, je ne sais pas comment je vais faire pour vivre sans lui, il était tout pour moi, je l’aimais comme une folle et ce depuis le premier jour que je l’avais rencontré. Je fais de mon mieux pour ne pas sombrer dans la dépression, pour ma fille, je me dois d’être là pour elle et de l’aider dans cette dure épreuve, à deux on se soutient. J’ai quitté le Missouri pour rejoindre la charmante ville d’Honolulu à Hawaii pour me rapprocher de mon frère et aussi parce que je savais pertinemment que j’allais avoir énormément besoin de lui suite au décès de mon mari. Même si nous n’habitions pas tout à côté l’un de l’autre, nous n’avons jamais perdu contact et on se voyait autant que possible même si avec mon métier ce n’était pas très facile. En effet, j’étais hôtesse de l’air mais lorsque mon mari est mort, j’ai décidé d’arrêter car j’avais trop peur qu’il ne m’arrive la même chose, je ne voulais pas laisser ma fille sans parents. Je savais bien que même en cessant mon métier je pouvais mourir mais au moins, il était certain que je ne mourrais pas de la même façon que son père.

Voilà maintenant un peu plus d’un an que j’ai perdu mon mari, je ne m’en suis toujours pas remise mais j’essaye de faire face à la dure réalité, même si je l’espère encore, il ne reviendra jamais. Heureusement que j’ai mes proches près de moi pour ne pas sombrer, il faut vraiment que je me ressaisisse et que je reprenne gout à la vie, je ne dois pas m’empêcher de vivre, je dois voir du monde et peut-être rencontrer quelqu’un, après tout ce serait sûrement ce que mon mari voudrait, que je sois heureuse sans pour autant que cela implique que je l’oubli, de toute manière cela était clairement impossible. Afin de me permettre de me reconstruire, mon beau père m’a permis de racheter son café au bord de la plage à Honolulu, de plus il avait la ferme intention de prendre sa retraite d’autant plus que sa femme le lui réclamait depuis un petit moment déjà. J’allais pouvoir recommencer à vivre, il le fallait, c’était nécessaire, vital, je devais profiter même si mon mari n’était plus là.