Mon passage à Hawaii, je le prenais comme des vacances. J’étais venue rejoindre ma sœur suite à un scandale médiatique. Je voulais faire profil bas. Certes, venir à Hawaii n’était pas franchement l’idée du siècle mais peu m’importait. J’avais jamais aimé passer inaperçue. J’avais toujours aimé jouer la carte de l’extravagance. S’était devenu encore pire depuis que j’étais connue. Je prenais un malin plaisir à faire parler de moi dans la presse à scandale. S’était ma façon à moi de ne pas me faire oublier entre deux films. Dans la chambre de mon hôtel, j’étais en train de prendre mon petit déjeuner. J’avais demandé à la réception de me le faire monter. Il était hors de question que je le prenne avec des gens qui me regarderaient avec des yeux ronds. J’étais connue, on n’allait pas en faire tout un plat quand même ! J’étais donc face à ma fenêtre qui donnait sur une jolie vue. Je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire de ma journée. Je n’avais pas envie de faire de shopping. De toute façon, j’avais fait les boutiques deux jours auparavant. J’allais voir les mêmes vêtements et je n’allais rien acheter une fois de plus. Je finis par boire mon jus d’orange.

Après avoir trainé toute la matinée, je décidais d’aller à la plage en début d’après-midi. S’était l’un de mes lieux favoris. Certes, il y a avait toujours des paparazzis qui trouvaient le moyen de me plomber ma journée, mais je n’allais pas rester enfermer. Je n’étais pas ce genre de personne : qui veut à tout prix se cacher des paparazzis. Je n’avais pas envie de vivre cloitré. J’avais dix-neuf ans et toute la vie devant moi. Si je commençais à rester terrer dans ma chambre d’hôtel, s’était vraiment la fin du monde. J’enfilais donc mon maillot de bain ainsi qu’un paréo et mis une paire de tong aux pieds. J’enfilais mes lunettes de soleil hors de prix sur le nez et sortit de ma chambre d’hôtel, ma serviette sur le bras. J’appuyais sur le bouton de l’ascenseur. Les clients présents dedans, restaient bouche bée lorsque j’entrais à l’intérieur. Ça en devenant vraiment blasant. Je sortis ensuite de l’hôtel et partit en direction de ma voiture. J’entrais dedans et démarrais sur les chapeaux de roue en direct de Waikiki Beach. En quelques minutes, je fus arrivée et je pris une place. Attrapant de nouveau ma serviette, je me dirigeais vers le sable. Je la posais dans un endroit un peu éloigné des autres. C’est au bout d’une demi-heure de bronzette, que je décidais d’aller m’acheter une glace hawaienne. Il y avait un peu de queue, mais mon tour arriva rapidement. Au moment de passer j’entendis une voix masculine me dire : « Vous allez prendre quoi ? Ca vous aide à les garder ? » en montrant ma poitrine qui était plutôt généreuse. Je lui lançais un regard noir, qui devait certainement se voir à travers mes lunettes de soleil et je lui répondis simplement : « Et toi, t’es pas censée avoir une femme et un gosse de qui tu dois t’occuper, au lieu de baver sur une fille que t’auras jamais ? » Il me fit un sourire et je pensais qu’il allait s’en aller. Je demandais alors à la vendeuse :

« Une glace raisin, s’il vous plait. »

J’enlevais mes lunettes de soleil, histoire de chercher dans mon portemonnaie l’argent nécessaire pour la payer. Le paparazzi était encore à côté de moi et si ça continuait j’allais lui balancer son foutu appareil photo dans l’océan. Je lui lançais un deuxième regard noir, qui ne le fit pas pour autant déguerpir. Ce qui avait le don d’encore plus m’énerver.

J’étais plutôt bien foutue. Il fallait bien l’avouer. Il y avait pire que moi. Au-delà de ça, je ne supportais pas que les mecs se comportement comme de vrais lourd avec moi. Ils bavent sur quelque chose qu’ils n’auront jamais, ils font tout pour se faire remarquer mais clairement ça me prenait la tête. J’aimais bien me faire draguer mais pas par de vieux paparazzis ou de vieux journalistes qui veulent avoir le dernier scoop sur moi. Certes, j’aimais bien défrayer la chronique. D’ailleurs, s’il croyait que j’allais réagir violemment pour avoir THE scoop, il se mettait le doigt dans l’œil et jusqu’au coude. Bref, j’avais commandé ma glace et tandis que je faisais tout pour rester le plus calme du monde, la vendeuse vint me défendre. Je ne pus m’empêcher de rigoler à sa réflexion et de regarder l’homme qui affichait un air outré. Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, je lui balançais :

« J’pense que vous devriez suivre ces conseils. » Il me toisa du regard et préféra me lancer : « Toi, j’te retiens ! »

Il s’éloigna ensuite du stand de glace. Je le regardais s’en aller. Il allait sûrement me traquer jusqu’à avoir une photo qui m’incrimine de quelque chose. C’est pour ça que je pris le temps de repérer sa voiture, qui était plus que banale. Un vieux 4x4 noir qui avait des années de vécut derrière lui. Typiquement le genre de voiture, dans laquelle je ne monterais jamais. Il partit sur les chapeaux de roue. Apparemment, il ne supportait pas trop l’humiliation. Je reposais mon regard sur la vendeuse et lui sourit. Mais pas le genre de sourire hypocrite que j’avais l’habitude de faire. Non un sourire, vraiment sincère.

« Merci. » Je déposais les quelques pièces de monnaie dans la paume de sa main, laissant un pourboire plus que généreux, ce qui était d’autant plus rare lorsqu’on me connaissait. Je lui dis simplement : « Gardez la monnaie. »

Je lui souris une dernière fois, avant d’attendre que ma glace soit prête. Je repérais deux ou trois touristes qui essayaient de me prendre en photo mais je pris un malin plaisir à me tourner juste pour qu’il ne me voie pas. J’aimais bien jouer les stars inaccessibles. Mon agent me disait que ce n’était pas bon pour mon image mais, sincèrement, je m’en moquais. C’était franchement le cadet de mes soucis, de plaire ou non à mes fans.