« C’est toi le nouveau ? » Très perspicace le garçon. L’école est petite, voir un nouvel arrivant en plein milieu de l’année scolaire n’est donc pas quelque chose qui se passe inaperçu. Peut-être est-ce que c’est sa façon de venir lui parler, pourtant le garçon de huit ans nommé Yliès le prend assez mal. Il n’est pas vexé ou quoi que ce soit, mais il ne comprend pas sa démarche. « Ouais ! » Dit-il simplement sans chercher à s’en faire un nouvel ami. Il ne connait pratiquement personne ici. Comme l’autre garçon l’a affirmé, il st nouveau ici, que ce soit dans cette école ou même sur la ville d’Hawai. Cela fait maintenant trois mois mais il n’a pas eu le courage de reprendre les chemins de l’école avant. S’il est ici, ce n’est pas de gaieté de cœur. Il vivait à Boston, ville qu’il a toujours connu jusqu’à aujourd’hui. Seulement, il  malheureusement perdu ses deux parents durant un accident de la route. Il a tout perdu, sa famille, ses repères, sa joie de vivre… Il a aussi perdu ses amis d’école. Il ne connaissait personne de sa famille, aucun membre proche de ses deux parents n’avait pu le prendre chez eux pour s’en occuper. C’est pour cette raison qu’il est arrivé ici, chez des amis de ses parents, chez son parent plus exactement. Il les connait bien, son parrain sa femme et leurs deux enfants mais pas assez pour se sentir totalement à l’aise au moment de vivre avec eux tous les jours. De toute façon il n’aurait pas parvenu à se sentir totalement à l’aise n’importe où. Vivre du jour au lendemain sans la présence de ses parents dans sa vie, ce n’est pas vraiment simple bien au contraire. Au moins il les connait, que ce soit Charlotte, un peu plus âgé que lui ou encore Sven, le plus jeune de la famille. Ça aurait pu être vachement pire mais bon, il reste tout de même dans son coin. Pourtant il a réussi à s’y faire, il n’avait pas le choix mais ce n’est pas l’obligation qui l’a fait ressentir comme chez lui la bas. Très vite, ils l’ont adopté, officiellement, faisant de lui un membre à part entière de la famille puisqu’il a même adopté leur nom de famille. C’était une toute nouvelle vie pour lui, adieu le Rowling sur ses papiers même si une part de lui sera tout de même toujours attaché à ce nom, à cette partie de lui-même. Il y a certaines choses qu’on ne peut oublier à moins de prendre un coup sur la tête. On peut toutefois aller de l’avant, commencer une nouvelle vie et c’est grâce au Buchanan qu’il y est parvenu. Sans eux, il ne sait exactement où il en serait aujourd’hui mais il ne veut même pas y penser à vrai dire. Pourquoi penser au pire ? En tout cas, c’est ainsi qu’il a grandi sous le soleil Haiwain. Si au départ ce n’était pas évident de vivre dans de nouvelles cultures, le surf, le soleil, il s’est très vite acclimaté.

« Faut que t’arrêtes ces conneries Sarah ! » Yliès a aujourd’hui dix-sept ans et se trouve avec sa petite amie. Du moins il est avec elle mais cette dernière est totalement dans les vapes au vu des pilules qu’elle a prise qu’elle ne doit même pas s’en rendre compte. La preuve, elle est actuellement en train de rire pour rien évidement. « Oh ça va ! » Non ça va pas, il se fait véritablement du souci pour elle. Autrefois il était pareil, il aimait faire la fête et se défoncer seulement ça fait partie du passé. Il s’est donné un bon coup de pied au cul et maintenant il ne prend ni pilule, ni herbes ni quoi que ce soit. En même temps ses ambitions ont changé. Et comment ! « C’est bon, depuis que monsieur est accepté dans une école de police il ne se sent plus. T’es plus le même bébé ! » Elle n’est pas le seule et lui en parler. Sa famille l’a très bien vu, mais eux au moins sont fiers de le voir se bouger et ne pas sombrer comme il a pu le faire à certains moments de sa vie. Ses potes eux, ceux qui étaient comme lui en tout cas, lui tournent le dos depuis qu’il a avoué avoir été pris dans une école de flic à New York. Forcément, passer du mec qui traînait avec des mecs louches au mec qui veut travailler dans la police et arrêter les trafics de drogue, ça n’est absolument pas la même chose. « Je ne suis plus le même parce que je me fais du souci pour toi ? » Il se sent responsable aussi, il n’avait pas très bonne influence. Aujourd’hui il le regrette vachement. S’il avait su, il ne l’aurait pas entraîné dans ses plans foireux. Etre de mauvaise influence c’est facile mais utiliser son influence sur elle pour lui faire remonter la pente, là c’est tout de suite plus compliqué. « T’es juste un con de flic ! » Il n’est pas encore flic, il veut juste le devenir. A vrai dire il veut ressembler à son paternel, pas son père adoptif mais son père biologique qui était enquêteur de police. Quand il était enfant il le voyait comme un héros. Lorsqu’il était durant une mauvaise période de sa vie où il remettait tout en question il avait oublié ce détail. Aujourd’hui il veut rendre fier son paternel qu’importe où il est. Tant pis s’il perd des amis par cette volonté. Ils n’étaient pas de bons amis s’ils le lâchent pour ça de toute façon. « Vas te faire foutre, j’veux plus te voir ! » De toute évidence il n’a pas seulement perdu des amis, il a aussi perdu sa petite amie avec qui il était depuis deux ans et même s’il a essayé de la faire changer, de l’aider à redevenir sobre dans la vie de tous les jours, il a pitoyablement échoué comme un bleu. Espérons qu’il arrivera à aider des gens dans les futur parce que c’est pour cela qu’il veut rentrer dans la police, aider la population, chasser le crime et sauver des gens.

« Yliès t’es là ? » Oui il est là mais son esprit lui est totalement ailleurs. En même temps, il se trouve au téléphone avec son frère et ils ne sont pas vraiment en train de parler de la pluie et du beau temps, bien au contraire. Son frère Sven vient de lui annoncer la mort de leur sœur Charlotte, dans un accident de la route. Comme quoi, il a encore et toujours la preuve que les voitures sont de vraies armes. C’est après tout la troisième personne qu’il perd à cause de ses conneries là. « Oui je suis là… et le bébé ? » Demanda-t-il finalement, la seule chose dont il fut capable de dire. Après tout sa sœur était sur le point d’accoucher, il l’avait eu au téléphone il y a quelques jours à peine et elle se plaignait sur le fait de ressembler à une baleine. « Elle s’appelle avec Aryelle, elle est avec son père ! » Un sourire naquit sur ses lèvres, le seul sourire depuis l’annonce du décès de sa grande sœur. Le simple fait d’imaginer qu’une part de sa sœur puisse être en vie, sa nièce, ça le rend heureux. Il y a que ça pour le rendre heureux parce que la perte de sa sœur, il ne la vit pas si bien que ça et vu le regard de ses collègues qui le regardent de loin puisqu’il est censé bosser à la base, c’est assez inquiétant. « D’accord, j’vais me renseigner si je trouve un avion rapidement ! » Il devrait prendre un avion pour se rendre à son enterrement qui aura lieu dans quelque chose mais une fois qu’il eut raccroché, il ne prit même pas la peine de se renseigner sur les vols, il se contenta juste de rejoindre ses collègues non pas sans une boule au fond de la gorge. Il n’a pas pris le moindre vol, il s’est juste contenté d’envoyer des mots pour sa famille. Il n’a même pas réussi à les appeler. A chaque fois il composait le numéro mais au final il reposait son téléphone. Il a très mal vécu la mort de sa sœur mais il ne voulait pas l’admettre. Il avait l’impression de revenir au temps où il avait dix-huit ans. Se souvenirs de choses telles que celles-ci, ce n’était pas évident. Il a alors fait son égoïste en ne mettant plus un seul pied sur l’ile de Honolulu. Il a vu sa nièce Aryelle uniquement en photo, il avait seulement son frère et ses parents au téléphone et ce pendant près de cinq and. Il se rendait bien compte qu’il était ridicule, il aurait pu leur rendre visite durant ses congés à la police puisqu’il avait bien sur réussi son école de police et qu’il se spécialisait dans les enquêtes, comme son père auparavant. Il s’est comme coupé de sa famille et même s’i les sentait responsable, ça avait été plus fort que lui.

« T’as entendu ce qu’il se passe à Hawai ? » L’un de ses collègues venait de rentrer dans le bureau qu’ils partent alors qu’Yliès était sur une affaire depuis la veille, n’ayant dormi une heure, peut-être deux mais pas plus. Ne le regardant même pas, pensant que ce n’était pas très important, pas autant que le meurtre qu’il devait élucider en tout cas. « Non, quoi ? » Demanda-t-il simplement. Un énième scandale politique  sans doute. Il aurait préféré puisqu’il resta sur le cul en l’entendant « Un tsunami, actuellement ! » Là, ça attira forcément son attention. Un tsunami ? En écoutant les infos peut-être qu’il en aurait entendu parler. Instinctivement, le jeune policier attrapa le combiné téléphonique pour composer le numéro de chez ses parents, numéro qu’il connait bien évidement par cœur. Seulement, il n’y avait pas de tonalité. Il aurait dû s’y attendre. De toute manière il préfère les savoir en dehors de chez eux si effectivement tsunami il y a lieu. La maison n’est pas vraiment très bien située pour se mettre à l’abri. S’il n’a pas mis un seul pied là-bas depuis qu’il est parti faire ses études et surtout depuis la mort de sa sœur Charlotte, ce n’est pas pour autant qu’il ne s’inquiète pas du tsunami, surtout pour sa famille, bien au contraire. C’est d’ailleurs pour cela qu’il prit la décision de monter dans le premier avion en direction d’Hawaii. Autant dire que l’avion n’était pas complet. En même temps quelle personne saine d’esprit voudrait se rendre la bas malgré les situations météorologiques ? Il est peut-être crétin mais c’est ce qu’il a fait, dès qu’il a appris la situation. Il a pris quelques affaires, a demandé à son patron s’il pouvait essayer de le transférer la bas pour le boulot et il s’est rendu là-bas. Il ne veut pas se faire de soucis pour sa famille en étant loin, quitte à prendre des risques en étant là-bas. Les secousses sont passées, sinon l’avion n’aurait pas atterrit, du moins il le pense en tout cas. S’il a été égoïste lors de la mort de Charlotte en ne donnant pas vraiment de signe de vie, là son premier instinct a été de venir. En plus, il ne vient pas ici juste pour s’assurer que tout le monde va bien, il a décidé de revenir au bercail. Il n’a pas passé toute sa vie dans ces lieux mais dans sa tête et surtout dans son cœur c’est ici sa vie, ici sa maison. Il ne s’en est pas rendu compte plus tôt, il avait l’air bien heureux dans la grosse pomme mais il faut croire que ce sont les catastrophes qui mettent nos idées  au clair. Après tout, il a fallu un « simple » tsunami pour se rendre compte où était sa place.